Les gélules végétales : un pur produit marketing !

Derrière le nom particulièrement vendeur et très rassurant de "gélule végétale" se cache en réalité une des dénominations suivantes :

  • hydroxy propyl méthylcellulose
  • HPMC
  • hypromélose
  • hypromellose
  • HPM cellulose
  • HP méthyl cellulose
  • cellulose microcristalline
  • hydroxypropylméthyl-cellulose

Ca fait tout de suite moins naturel !

Nous avons fait partie des premiers à avoir utilisé dans nos compléments alimentaires des gélules végétales en hypromélose ; c'était entre 2000 et 2001. Nous étions alors étonnés que certains clients nous rapportent des effets indésirables sur des produits qui n'avaient normalement aucun effet secondaire. Certains se plaignaient ainsi de sensation nauséeuse 20-30 min après ingestion de gélules d'harpagophytum ou de ginseng. D'autres avaient eu des éruptions cutanées sur différentes parties du corps après avoir pris des gélules de cartilage de requin. Au début, nous pensions que les personnes étaient simplement sensibles à la plante contenues dans la gélule. Mais au bout d'un certain temps, tous ces symptômes étant tellement inhabituels, nous avons commencé à chercher si cela ne venaient pas de la gélule en elle-même.

En 2003, nous avons lu avec grand intérêt un article du magazine Votre santé (n°40 - janvier 2003) rédigé par M. Jean-Pierre Perraud :

« Le ministère de la Santé et la pharmaco-vigilance rappellent aux industriels et aux particuliers quelles sont les mesures de prudence à respecter en ce qui concerne l'utilisation des gélules végétales. En effet, il semble que la cellulose colloïdale, qui sert à fabriquer les gélules végétales, présente en usage prolongé, une certaine toxicité pour les reins (néphrotoxicité). Plusieurs cas d'hématuries (sang dans les urines), de pyonéphroses (suppuration des cavités excrétrices et du parenchyme rénal) ont été rapportés dans la presse médicale. Les coupables seraient les solvants chimiques résiduels : propyliques et surtout méthyliques dont la toxicité est bien connue.

Rappelons que l'engouement restreint pour les gélules végétales existe surtout depuis l'apparition de la maladie de la « vache folle », tout simplement parce que la présence de gélatine animale, dans les gélules « classiques », suscite beaucoup d'interrogations chez les consommateurs.

Il faut savoir que les gélules Codex (pharmaceutiques) sont faites avec de la gélatine qui est extraite du collagène, protéine fibreuse naturelle. La gélatine, qui contient jusqu'à 85% de protéines, est obtenue principalement avec de la peau de boeuf (et non avec la moelle osseuse, comme certains le prétendent à tord, par méconnaissance). Dans l'hypothèse non démontrée qu'un agent infectieux se trouverait mêlé aux matières premières employées pour la fabrication de la gélatine, celui-ci ne pourrait résister aux nombreux traitements thermiques (température de fusion) et il serait instantanément détruit.

Les gélules végétales de type HMPC sont composées d'une forme relativement purifiée de cellulose, obtenue à partir de pulpe de bois (prélevée sur les forêts), qui est mise en réaction avec de la soude. La cellulose traitée par la soude est alors mise en contact avec du chlorométhane et de l'oxyde de propylène pour produire l'hydroxypropylméthycellulose. Le produit est alors purifié, moulu et transformé en une poudre fine et uniforme ou transformé en granulés. A ce granulé, on ajoute de l'eau (5% environ) pour obtenir une pâte qui sert à la fabrication des gélules. Ces gélules sont bien « d'origine végétale » comme le gasoil que l'on met dans une voiture est d'origine naturelle et minérale.

Enfin, il faut savoir que les gélules végétales en hypromélose n'ont qu'une diffusion confidentielle alors que les gélules de gélatine sont utilisées, chaque année, à des milliards d'unités et sans problème depuis un demi-siècle. »
 

Beaucoup de personnes ont peur des gélules en gélatine animale alors qu'elles consomment tous les jours de la gélatine, sans même le savoir. On trouve ainsi de la gélatine dans les bonbons que vous donnez à vos enfants ou petits-enfants. Et on en trouve également dans les plats préparés de l'industrie agro-alimentaire.

Pourquoi la plupart des compléments alimentaires Bio ont recours à la gélule végétale ?

Vous avez surement remarqué que beaucoup de compléments alimentaires Bio sont conditionnés dans des gélules végétales de type HPMC. Pourtant, cette gélule n'a rien de bio, loin de là. Comment alors en est-on arrivé à avoir sur le marché des produits bio qui sont pires que leur équivalent en non-bio.
La règlementation stipule que pour qu'un produit puisse être labélisé Bio, il faut qu'au moins 95% des ingrédients d'origine agricole qui le composent soient biologiques. Or, lorsqu'on consomme un complément alimentaire, la gélule représente 25%, donc on est bien au-dessus des 5% non-bio réglementaires. Mais la gélule végétale n'est pas considérée comme un ingrédient d'origine agricole ; elle n'est donc pas prise en compte dans les 95%. Avec cette aberration, on pourrait très bien avoir un produit labélisé Bio dans lequel on ne mettrait que 1mg de matière active Bio (sachant qu'une gélule pèse 75mg, on aurait presque 90% de produit non-Bio).

Et que dire des gélules à la Chlorophylle ?

Je pense que si nous faisions un sondage, 90 à 100% des personnes interrogées diraient qu'il s'agit également de gélules végétales car la chlorophylle est un pigment qu'on trouve dans les plantes.

Malheureusment, il n'en est rien. Ces gélules à la chlorophylle sont de simples gélules en gélatine (bovine ou porcine), auxquelles on a rajouté un colorant vert de chlorophylle. Le seul but est de faire croire aux consommateurs que les gélules sont végétales, sans en payer le prix (une gélule végétale est 2 à 3 fois plus chère qu'une gélule en gélatine animale). Soyez donc attentifs car une société qui utilise un tel tour de passe-passe peu également ne pas être totalement claire avec le contenu des gélules.

Quelle gélule utiliser alors ?

Nous avons testé les gélules en pullulan mais cette dernière entrainait une perte de près de 50% durant la phase de mise en gélules (la gélule se cassait). Bien que sur le papier cette gélule semblait prométeuse, dans la pratique, c'était une catastrophe. Et au niveau tarif, elle était 2 fois plus chère que la gélule végétale HPMC. On en arrivait au point où pour certains produits, la gélule revenait plus chère que son contenu.
Au final, nous utilisons la gélatine de poissons pour tous nos produits. Pour les produits Bio, cette gélatine est donc aussi Bio.